Photo: Petit canari entré à la clinique pour être opéré d'un lump (kyste folliculaire). Sa particularité: il vit parfaitement bien avec sa seule mandibule inférieure (la gnathothèque). Il est né sans mandibule supérieure (sans rhinothèque).
Les oiseaux ont toujours intéressé lhomme. On retrouve les traces de cette cohabitation et de cette popularité aussi bien dans les grottes de nos ancêtres que sur les peintures, les vases, les statues et dans les premiers écrits partout dans le monde. Les Egyptiens, 4000 ans av. J.-C. étaient déjà des « aviculteurs » de grande renommée Loiseau a dabord été chassé pour sa viande et par plaisir. Il a ensuite été rassemblé, parqué et industrialisé pour satisfaire une demande alimentaire de plus en plus importante. Certaines espèces étaient et sont toujours capturées et dressées pour le sport (la fauconnerie) ou la pêche (aux cormorans). Aujourdhui, grâce à certaines associations, la chasse traditionnelle et la tenderie destructrice de notre avifaune paraissent en régression. De nos jours, lappareil photographique remplace progressivement le fusil et les cahiers de notes des ornithologues, bien que quadrillés comme les filets des tendeurs, ne font que retenir des croquis, des détails ou des annotations sur les oiseaux observés.
Le monde scientifique tout entier a compris que les oiseaux avaient encore beaucoup de mystères et cest pourquoi déminents scientifiques de toutes les disciplines sillonnent le globe pour observer et étudier la gent ailée. Ainsi, la fixation de balises émettrices sur les oiseaux est, de nos jours, une technique devenue presque anodine. Les simples détenteurs doiseaux et les aviculteurs chevronnés sont de plus en plus nombreux, de plus en plus exigeants et de moins en moins naïfs. Les informations circulent beaucoup plus vite que par le passé et certains aviculteurs se lancent maintenant dans lélevage despèces de plus en plus difficiles simplement parce quils trouvent tous les renseignements appropriés sur linternet. Certains élevages considérés comme extraordinaires il y a 25 ans encore sont devenus aujourdhui une « simple formalité ». Parallèlement à cet enjouement tout azimut pour les oiseaux, la médecine aviaire des oiseaux de compagnie est enfin sortie de lobscurantisme et de linefficacité qui la caractérisait. Etant encore considérée hier par beaucoup comme une médecine inutile et sans avenir, elle est devenue aujourdhui une entité à part entière, une spécialité qui permet de sauver dune mort certaine des oiseaux dont le poids peut varier de 5gr à 50kg et ce, grâce à ses moyens dinvestigation, à ses traitements de plus en plus ajustés, à ses techniques danesthésie, à ses interventions chirurgicales ultra pointues et ses hospitalisations. A tous ces progrès, sajoute encore la lutte contre la douleur qui était considérée comme pratiquement inexistante chez les oiseaux il y a encore quelques années. La médecine aviaire des oiseaux de compagnie ne fera que progresser, saméliorer et se peaufiner dans les années à venir. Je suis persuadé que cette médecine est tellement vaste quelle devra, dici peu, être scindée en de nombreuses disciplines. Tous les professionnels reconnaissent aujourdhui cette fracture entre la médecine des « gros » et des « petits » animaux. Beaucoup admettent déjà que la médecine du chat est totalement différente de la médecine du chien qui est, elle-même, différente de la médecine des nouveaux animaux de compagnie. Je suis intimement persuadé quavec la rapidité des découvertes en médecine aviaire, il faudra, dans quelques années, se spécialiser dans certains ordres aviaires car la connaissance approfondie de chacun dentre eux deviendra illusoire.
Tout oiseau, du plus rare au plus commun, a une valeur sentimentale pour le propriétaire qui nous le présente. Ici, un poussin avec une déformation du genou droit.
Pendant l'été, il est fréquent que de jeunes oiseaux nous soient déposés. Ici un jeune martinet qui s'était jeté contre une vitre. Il a pu heureusement être relaché rapidement.....
Une caille vivant en compagnie de sa propriétaire à l'intérieur de la maison. Parfaitement apprivoisée mais "tristounette" ici. Il faudra trois semaines à la propriétaire pour la guérir...
Plumes ébourrifées, yeux tristes et fortement abattue à son arrivée chez nous.
Grue couronnée.
Hospitalisation d'une Grue couronnée attaquée par un mordant. A l'entrée de l'hiver, la nourriture se fait plus rare et les renards, les putois, les fouines, et. se montrent plus agressifs, même en présence d'espèces aviaires assez imposantes comme ce magnifique oiseau.
Les paons.
Les paons appartiennent à l'ordre des galliformes et à la famille des phasianidés. S'ils constituent toujours une attraction dans les parcs, il faut savoir qu'en liberté, il demande beaucoup d'espace. Pour moi, ce ne sont pas des oiseaux à détenir en volière mais plutôt en pleine liberté, mais attention... Ils adorent les légumes, surtout ceux de votre voisin. Ils apprécient la liberté au plus haut point et si vous pouvez les approcher, il vous sera beaucoup plus difficile de les attraper. Ils aiment dormir en hauteur pour dominer la situation. Les grands arbres conviennent particulièrement mais aussi les pignons des habitations (celle du voisin surtout) et, vu leur poids, les ardoises ou tuiles peuvent souffrir. Ils aiment se faire entendre et leur cri bien connu "Léon..Léon.." peut énerver les voisins les plus calmes. Seuls les sourds ne diront rien. Enfin, les mâles peuvent se battre. Celui que nous vous présentons nous a été amené tellement le cou et la tête étaient martelés de coups de bec. Les plaies sont profondes et ses paupières ont souffert également. Il est en convalescence dans nos installations.
La peau du cou est couverte de sang sèché mélangé à de la boue. Nous devons donc ramollir ces croûtes doucement pour nous rendre compte de ce qu'il y a en dessous.
Les paupières sont tuméfiées et cachent une conjonctivite importante. Attention à la contention: bien fixer les ailes au niveau des épaules et bloquer les pattes pour ne pas être lacéré pas les ongles. Si possible, laisser les pattes dans le vide lors de la contention car ces oiseaux ont beaucoup de force dans leurs cuisses. S'ils sentent un terrain dur sous les pattes, ils y prennent appui et vous subirez leurs détentes.