Le chinchilla est, tout comme le cobaye, originaire des hautes montagnes des Andes (Pérou, Argentine, Chili, Bolivie). On le rencontre en haute altitude, dans des zones rocailleuses où il habite les crevasses et les terriers. Les températures à cette altitude sont froides (souvent sous le zéro la nuit) et lhumidité y est basse. Le chinchilla sest très bien habitué à ces conditions extrêmes : sa fourrure unique (60 à 90 poils par follicule pileux contre +/- 1 chez les autres rongeurs) le protège du froid et de la déshydratation. Son système digestif sest très bien adapté à une alimentation pauvre et très riche en fibres grace à une dentition à croissance continue, un caecum et un colon particulièrement développés et très riches en bactéries permettant la digestion des fibres. Il existe deux espèces de chinchilla à savoir : le chinchilla lanigera et le chinchilla brevicaudata. La presque totalité des chinchillas domestiques sont de lespèce lanigera. Il y a plus de 2000 ans, les chinchillas foisonnaient dans la Cordillère des Andes (troupeaux de plusieurs milliers dindividus). Ils partageaient les mêmes terres que les Indiens qui les chassaient pour la nourriture ainsi que pour la décoration des habits de cérémonie. Cest au XVIème siècle que les Espagnols, lors de la découverte du continent sud-américain, se mirent à chasser les chinchillas pour la qualité de sa fourrure. A lheure actuelle, les chinchillas sauvages ont presque complètement disparu et sont protégés par la Convention de Washington (Cites IA). Les chinchillas danimalerie sont tous issus de lélevage. Le chinchilla est un merveilleux animal de compagnie mais attention : cest son maître qui doit sadapter à ses besoins et non linverse ! Que ce soit pour lalimentation, la très grande cage avec ses aménagements spécifiques ou le besoin absolu du chinchilla de dormir le jour, tout doit être pris en compte. Pour lhospitalisation, nous disposons dune pièce noire réservée pour eux, afin de ne pas perturber le cycle jour - nuit. Les anesthésies se réalisent exclusivement sous anesthésie volatile (le chinchilla respire un gaz anesthésique) qui offre beaucoup plus de sécurité que les anesthésies par voie injectable. Vous laurez compris, votre chinchilla ne sera jamais malade si vous vous rapprochez le plus possible des ses conditions de vie sauvage. Près de 90% des maladies rencontrées en consultation sont causée par lignorance du propriétaire. Les plus fréquentes sont les malocclusions dentaires, les troubles hépatiques, les diarrhées ou les constipations, les pathologies cutanées et les lésions oculaires. Tout comme pour les autres rongeurs, une visite dachat vous évitera souvent bien des problèmes.
Les Chinchillas appartiennent à la classe des mammifères, à l'ordre des rongeurs et à la famille des chinchillidés.
Partenaire particulier
Le chinchilla est un petit être vif, curieux, intelligent, et qui sait se montrer affectueux envers son maître. Toutefois, son apprivoisement peut parfois prendre du temps : il se fera à force de douceur, câlins, patience et amour... Et au bout du compte, quelle récompense énorme d'avoir su créer une si belle "relation" avec votre petite boule de poils !
Origine
Le chinchilla, également connu sous le nom de « viscache de montagne », appartient au sous-ordre des Hystricognathes (Wilson ou Reeder) ou Caviomorphes (famille du cochon dInde, du porc-épic et de loctodon). Il existe deux sous-espèces de chinchilla : - le chinchilla dit lanigera « chinchilla à queue longue » ou « petit chinchilla » : cest le chinchilla que nous connaissons et élevons à lheure actuelle ; - le chinchilla brevicaudata ou chinchilla chinchilla boliviana « à queue courte » : chinchilla disparu depuis plusieurs décennies dont il nexiste plus quun spécimen empaillé (que lon peut observer au Musée Senckenberg, à Francfort-sur-le-Main). Le chinchilla est un petit rongeur (25 à 35 cm queue comprise) originaire dAmérique du Sud, et plus particulièrement de la Cordillère des Andes (Pérou, Bolivie, Chili, Argentine) où il évolue à des altitudes situées entre 800 et 6000 m.
Au cours des siècles, bon nombre furent massacrés (chassés en masse pour la qualité de leur fourrure) successivement par les Indiens à lépoque de lAmérique précolombienne par les Espagnols ensuite, et enfin par les Britanniques. Fort heureusement, au début du XXe siècle (en 1918), un ingénieur américain dénommé Mathias F. Chapman se mit en tête de rapatrier le plus dindividus encore vivants de la Cordillère vers les Etats-Unis afin den faire un élevage. Au bout de trois années dexpéditions entreprises pour tenter den rassembler le maximum, son équipe (23 trappeurs indiens) et lui ne parvinrent à recueillir quonze dindividus 3 femelles et 8 mâles. A son arrivée en Californie, après un voyage retour difficile et périlleux, un seul chinchilla était mort, et deux bébés étaient nés, ce qui portait le nombre de « rescapés » à 12 individus. Lélevage de chinchillas démarra donc aux Etats-Unis ainsi quau Canada, pour gagner lEurope (dabord lAllemagne) après la Seconde Guerre mondiale.
Aujourdhui, le chinchilla fait partie de lAnnexe I des espèces protégées par la Convention de Washington, autrement connue sous le nom de Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora.
Aujourdhui : de nombreuses mutations existent
Dans la nature, les chinchillas ne connaissent quune seule et unique couleur, dénommée de manière quelque peu péjorative « gris standard ». Néanmoins, de décennies en décennies, les éleveurs se sont mis à créer des mutations, pour finalement en obtenir une quinzaine à lheure actuelle. Ces mutations connaissent différentes couleurs, et ces différentes couleurs connaissent diverses nuances. Ainsi, les principales couleurs répertoriées sont les suivantes : - Gris « standard » - noir - beige - blanc - violet - saphir GRIS :
Gris « standard » Poils gris (« ardoise ») sur la tête et le dos ; poils plus clairs sur les flancs et poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont grises et les yeux noirs.
NOIR :
Noir ébène (ebony) Poils noirs (jusquau noir complet)/gris foncé sur la tête et le dos ; poils gris sur le ventre et les flancs. Les oreilles sont grisâtres et les yeux noirs. Types : ebony « light » (plus clairs même couleur que le gris standard voire un peu plus foncés), medium (moyens tête et dos noirs, flancs et ventre gris foncés), dark (foncés robe noire et ventre gris foncé), extra dark (très foncés robe entièrement noire) Note : correspond à un croisement entre un noir charcoal et un noir velvet.
Noir charcoal (« charbon ») Poils noirs/gris sur la tête et le dos ; poils gris foncés sur le ventre et les flancs. Les oreilles sont grisâtres et les yeux noirs. Idem que lebony, en somme, mais le charcoal est une mutation récessive.
Noir velvet (« velours ») Poils noirs sur la tête et le dos ; poils blancs sur le ventre et gris sur les flancs. Les oreilles sont grisâtres et les yeux noirs. Homozygote : gène létal (les individus ayant reçu un tel gène de chacun de leurs parents meurent à létat ftal ou peu après leur naissance)
BEIGE :
Beige (tower) hétérozygote (présente un gène beige et un gène gris) Poils beige clair à beige foncé sur la tête, le dos et les flancs ; poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont roses et les yeux rouges. Gène récessif.
Beige (tower) homozygote (syn. : « crème » ou « blond ») (présente deux gènes beiges) Poils beige clair sur la tête, le dos et les flancs ; poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont roses et les yeux rubis/roses.
Beige « champagne » Mutation homozygote récessive. Poils beige clair ; poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont roses et les yeux noirs.
Beige almond blossom Poils légèrement plus clairs que le beige homozygote. Note : correspond à un croisement entre un parent beige et un parent pink white.
Beige velvet (« velours » beige ou brun) Poils beige foncé/bruns-noirs sur la tête et le dos ; poils plus clairs sur les flancs et ventre blanc. Les oreilles sont roses et les yeux rubis. Note : correspond à un croisement entre un beige et un noir velvet.
Beige Pastel (clair ou foncé) Poils bruns plus ou moins foncés. Les oreilles sont roses et les yeux rubis. Note : correspond à un croisement entre un beige et un ebony ou un charcoal.
« Chocolat » ou « Tan » Poils uniformes de couleur marron, plus ou moins foncé. Les oreilles sont roses et les yeux rubis. Note : correspond à un croisement entre un ebony et un beige.
BLANC :
Blanc Wilson Poils blancs parsemés de petites taches de couleurs grisâtres (comparées aux mosaïques). Les oreilles sont grisâtres et les yeux noirs. Types : « silver » (argentés lorsque les poils de garde sont noirs-argentés), « mosaic » (taches grisâtres parsemées plus ou moins foncées) ou encore « Solid white » (lorsque lanimal est tout blanc extrêmement rare).
Blanc Starlite Poils blancs sur tout le corps. Les oreilles sont roses et les yeux rouges.
Blanc albinos Poils blancs sur tout le corps. Les oreilles sont roses et les yeux rouges. Note : Souvent victime de malformations et faible espérance de vie !
Pink white(blanc « rosé ») Poils blancs parfois parsemés de taches beiges. Les oreilles sont roses et les yeux rubis. Note : correspond à un croisement entre un blanc Wilson et un beige.
VIOLET : Très rare
Violet ou Afro-violet Poils gris clairs aux reflets pourprés/violets (doù son nom) sur la tête et les flancs ; poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont grisâtres et les yeux noirs. Note : correspond à un croisement entre un violet et un violet ou un individu porteur du gène violet.
Violet velvet Violet dont la tête et le dos sont un peu plus foncés. Note : correspond à un croisement entre un violet et un black velvet (sur plusieurs générations) Mutation extrêmement rare et périlleuse, car le gène velvet est létal.
Extrêmement rare
Saphir Poils aux reflets bleutés sur la tête et les flancs ; poils blancs sur le ventre. Les oreilles sont grisâtres ou roses et les yeux noirs. Note : correspond à un croisement entre un saphir et un saphir ou un individu porteur du gène saphir.
Saphir velvet Saphir dont la tête et le dos sont un peu plus foncés. Note : correspond à un croisement entre un saphir et un black velvet (sur plusieurs générations) Mutation extrêmement rare et périlleuse, car le gène velvet est létal.
Remarque : Les individus gris standards sont de manière générale plus « costauds » que leurs semblables nés dune mutation, car les mutations affaiblissent en quelque sorte lespèce. Ainsi, à titre dexemple, les chinchillas noirs velvet ont davantage de risques cardiaques que les gris standards (anomalie induite par le gène responsable de la couleur noire du chinchilla).
Voici quelques particularités du chinchilla : - le chinchilla est un animal nocturne (contrairement aux cochons dInde) qui a besoin despace, principalement en hauteur, pour pouvoir gambader et sauter à sa guise (doù la nécessité de lui fournir une cage dune hauteur minimale de 1 mètre, lidéal étant la cage de style volière) ; - il est particulièrement intelligent, vif et agile : prudence, car il aura vite fait de comprendre le fonctionnement de fermeture des portes de sa cage ; - étant donné que cest un rongeur, ses dents à croissance continue exigent de suser de manière quotidienne (foin, branches de noisetiers ou de pommiers, comprimés de calcium, etc.) ; - il ne dispose pas de glandes sudoripares et est donc tout particulièrement vulnérable aux coups de chaleur (au-delà de 27°, il y a un risque réel). Il faudra le protéger de la chaleur ainsi que de lhumidité et des courants dair responsables dinfections respiratoires (rhumes, pneumonies, e. a.) ; - il nécessite des bains de sable quotidiens (sable « spécial chinchilla ») afin déliminer lexcès de sébum à la surface de ses poils ; - il pousse différents cris, utiles afin de faire passer une émotion (une peur, de laffection envers ses petits )
Maladies courantes
Si posséder un animal de compagnie est souvent la promesse d'un immense bonheur et d'une tendresse inégalée, il arrive également que votre protégé tombe malade, se blesse ou souffre d'une anomalie (génétique ou non) qui mette sa vie en danger...
Les maladies (les plus courantes) du chinchilla : - Abcès : Abcès odonto-alvéolaire / Abcès Rétroorbitaire / Abcès de la peau - Agalactie (absence ou arrêt de production de lait durant lallaitement des petits) - Anneau de poils autour du pénis - Anomalie dentaire (cf. malocclusion) - Avortement - Bronchite - Broncho-pneumonie - Cataracte (opacité partielle ou totale du cristallin) - Cheyletiellose (parasite externe de la peau) - Cholangite - Coccidiose (parasite interne) - Coenurose (parasite interne senkystant dans les organes) - Colique - Conjonctivite (inflammation de la conjonctive occulaire souvent associée à une infection respiratoire) - Constipation - Convulsions (crises épileptiformes) - Coryza - Coup de chaleur - Cryptosporidiose (parasite interne) - Dégénérescence graisseuse du foie (fréquente suite à une période danorexie) - Dermite (la pododermatite en est lexemple le plus fréquent) - Diabète - Diarrhée (stress / alimentaire / bactérienne / parasitaire / due à des antibiotiques) - Dystocie (mise bas difficile) : danger pour la femelle et ses petits si le travail dure plus de 4 heures - Echinococcose (parasite interne) - Epiphora (il larmoyant) - Foie gras (cf. dégénérescence graisseuse du foie) - Fracture (osseuse ou dentaire) - Gale (parasite externe de la peau) - Giardiose (flagellé intestinal) - Helminthose (parasitose intestinale en générale) - Hépatite - Hypocalcémie = éclampsie (risque encouru par une femelle gestante trop faible ou à portée trop nombreuse) - Infection de lutérus (risque encouru par la femelle après une mise bas) - Infertilité (rare chez le chinchilla) - Listériose (bactérie) - Maladie de Tyzzer (bactérie) - Malocclusion dentaire : des prémolaires, molaires et/ou des incisives - Méningite (chorioméningite lymphoplasmocytaire (CML) : surtout chez la souris et le hamster) - Météorisme (pouvant mener au tympanisme) - Mue (trouble de la-) : lalopécie, le lâché de poils, le « fur chewing » - Mycose (Dermato~) dont la plus fréquente est la teigne à Tricophyton mentagrophyte - Obésité : le poids dun chinchilla doit être compris entre 400 et 600 g (la femelle étant généralement un peu plus corpulente que le mâle) - Occlusion intestinale - Otite (externe, moyenne ou interne avec torticolis) - Paralysie intestinale (très fréquente après plusieurs jours danorexie) - Pasteurellose (bactérie responsable de troubles respiratoires graves) - Pneumonie : complication dune infection respiratoire haute non soignée - Pododermatite = le « mal de patte » - Poux (parasite externe) - Problèmes cardiaques (prédispositions notamment chez les chinchillas noirs) - Prolapsus rectal (retournement du rectum) - Puces (parasite externe) - Rhume (cf. coryza) - Salmonellose (bactérie très agressive responsable de gastro-entérite hémorragique) - Teigne (champignon de la peau) - Toxémie de gestation - Torticolis - Trichobézoard (boule de poils dans lestomac) - Tumeur (extrêmement rare chez le chinchilla) - Tympanisme (abdomen gonflé, tendu et dur) - Ulcère cornéen - Ulcère gastrique - Yersiniose (bactérie) - Zoonose (maladies transmissibles à lhumain, telles la teigne, la listériose, la salmonellose, les puces, la CML, certaines helminthoses (H. nana), e. a.)
Remarque 1 : la peau - Lalopécie : Reflet dune carence alimentaire grave - Le lâché de poils : Réaction physiologique de défense du chinchilla qui a la capacité de lâcher des touffes de poils (lui permettant ainsi déchapper à ses « agresseurs »). - Mâchage/Mâchonnement de fourrure = Pica ou Picage ("Fur chewing") : Traduit un sentiment de mal-être / de stress de la part du chinchilla. Ce risque est réel lorsque lenvironnement du chinchilla change subitement (nettoyage de lhabitat, nouvelle cage ou nouvelle chambre, par ex.), ou quun nouvel individu partage soudainement la même chambre (trouble comportemental lié à lintégration d'un nouveau venu et à lacceptation de ce dernier).
Remarque 2 : lalimentation Tout comme les cochons dInde, les deux points faibles du chinchilla sont ses dents (risque de malocclusion des incisives, prémolaires et molaires) et son transit intestinal (une alimentation équilibrée riche en fibres est donc primordiale). Pour cette raison, et étant donné limportance bien trop élevée du taux de mortalité des chinchillas ayant souffert de troubles intestinaux (responsables de 70% du taux de mortalité non « naturelle »), il semble primordial de responsabiliser davantage le maître en matière dalimentation équilibrée et saine.
Lalimentation :
Puisque le chinchilla nest pas conscient de ce qui est bon pour lui, son maître se doit de prendre connaissance des erreurs à ne pas commettre.
a/ Le foin : Veillez à ce qu'il soit bien issu dune coupe tardive (= fenaison tardive) cest-à-dire quil soit le plus riche possible en fibres.
b/ Les granulés : Aux mélanges que l'on propose en animaleries, préférez les boîtes et paquets (adaptés aux CHINCHILLAS) composés de granulés tous identiques (de type pellets). En effet, le chinchilla a tendance à trier ses aliments et donc, si vous lui administrez des mélanges (granulés + raisins secs + carottes + autres gourmandises), vous ne "gérerez" plus du tout son alimentation comme il convient de le faire...
c/ A PROSCIRE : Les friandises (barres sucrées, etc.): Si vous ne tenez pas à voir votre petit protégé partir des suites d'un diabète, évitez absolument tout ce qui est barres de "céréales" en tout genre qui se veulent de leur servir d'apport supplémentaire en vitamines et calcium mais qui constituent surtout l'une des causes premières de diabète... En effet, ces "barres" sont principalement composées de sucres (miel) et graisses (graines de tournesol, e.a.) De plus, la barre centrale de ces friandises étant en sapin, il nest pas rare que le chinchilla se plante une esquille de bois dans le palais ou entre les dents
Une visite avant ou après lachat est très importante si lon veut sassurer que le chinchilla ne souffre daucune pathologie et si lon désire avoir un maximum de renseignements sur ses besoins quotidiens.
Nous remercions tout particulièrement Mademoiselle J.Klein (Bruxelles) pour la qualité de ses recherches bibliographiques et le temps quelle a consacré à lécriture de cet article. Son engagement et son amour pour les chinchillas forcent ladmiration.